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Il est des animes troublants dont l’histoire a des airs d’épopée, Serial Experiment Lain en fait partie. Voici un petit dossier sur la genèse de cette série qui aura marqué bien des esprits.
Pour cela remontons dans le temps bien avant que la jeune Lain recoive ce mail des plus incroyables à la consonnance biblique. Il y a 12 ans (en 1996), Yasuyuki UEDA, le producteur de la série, n’est pas encore très connu dans le monde de l’animation. Pourtant il a une idée des plus novatrices qui sera reprise par Bandai : créer un concept multimédia. Ce concept orienté sur 3 médias (jeu vidéo + série TV puis manga) devrait donner naissance à Lain en offrant au fan 3 visions de l’histoire. Il se met à l’écriture du pitch et à la recherche d’un dessinateur.
C’est un jeune étudiant du nom d’ABE Yoshitoshi qui le suivra dans l’aventure et offrira à Lain un style graphique étonnant concernant le chara design. D’autres noms se greffent au projet : Konaka Chiaki (scénariste qui a bossé sur Armitage III), Nakamura Ryutaro (producteur), Kishida Takahiro (assistant d’Abe qui a bossé sur Appleseed) et divers autres. Si on se penche sur la carrière de certains on comprend mieux l’atmosphère de l’anime.
La musique sera aussi assez novatrice car l’équipe fait appel à un groupe anglais pour l’opening : BôA (à ne pas confondre avec Kwon Boa qui est coréenne). Leur titre Duvet sera considéré comme un titre des plus accrocheurs de l’animation pendant longtemps.
Au final les 3 médias sortiront :
Le jeu vidéo qui couvre la partie découverte du Wired par Lain est assez space car tout comme la série il offre une découverte expérimentale de celui ci, dommage qu’on ne puisse l’obtenir en Europe alors qu’il est présenté dans le coffret collector.
Le manga quand à lui existe aussi en 1 tome et couvre aussi une partie de l’histoire en ajoutant divers infos sur Lain.
La série, que tous connaissent, couvre l’immersion de Lain dans le Wired et son éloignement de la réalité.
Une fois la série TV lancée, commencent à arriver les doutes. En effet Konaka se pose des questions sur Nakamura car il craint de laisser dans les mains d’un débutant un tel projet. Il sera rassuré à la vue du travail fourni et se permettra nombre de folies qui suintent de l’anime. Il faut savoir que cette série s’est fait d’une manière des plus désorganisées, les scénarios arrivant en retard, l’auteur ne sachant pas vraiment où il va… Mais au final Serial Experiment Lain sort et, oh surprise, fait un carton (cette série sauve même BôA qui moisissait un peu dans les charts). Il faut dire que rares sont les séries qui soulèvent autant de questions :
-qui est Lain ?
-qui sont ses parents ?
-Qu’arrive-t-il à sa soeur ?
-Qui sont ces gens qui prétendent la connaître ?
…
On pourrait croire que la fin de cette mini série (13 épisodes seulement) donne assez de réponses mais il n’en est rien car d’autres questions sont soulevées si on s’intéresse aux images :
-Quelles sont ces taches rouges qui apparaissent dans l’ombre ?
-Pourquoi des visages apparaissent en surimpression sur le visage normal de certaines personnes ?
-Qu’est il advenu du projet secret ?
…
Bref Lain nous propose une immersion des plus troublantes dans le virtuel qu’est le Wired, mais est-il vraiment le virtuel ? N’est ce pas plutôt nous qui sommes virtuel et le Wired réel ?
Personnellement j’adore cette série à plus d’un titre, elle dégage une athmosphère troublante, captivante, un peu malsaine qui ne laisse pas indifférent. De plus comme beaucoup s’accordent à le dire, tout frôle la perfection : musique, image, design, scénario… C’est assez rare de voir une telle qualité pour l’époque mais on ne peut être surpris lorsque l’on voit le logo Pioneer LDC dérrière, celui ci fourni peu de titre mais ils sont toujours de qualité (je met au défi quiconque de se plaindre de Sol Bianca ou Armitage…). Bref un titre à redécouvrir vu qu’il vient de ressortir en coffret à 30€ l’intégrale.